Fin de suspense : l’Opep a annoncé hier officiellement une baisse de l’ordre de 2,2 millions de barils par jour de sa production, à l’issue d’une réunion jugée décisive pour stabiliser les marchés. Ainsi, un consensus s’est dégagé hier à Oran sur une baisse historique jamais égalée. L’offre de l’Opep est réduite de 4,2 mbj depuis septembre, en prenant en compte les deux précédentes baisses, respectivement de 500 000 bj en septembre et de 1,5 mbj en octobre lors des réunions ministérielles ordinaires tenues à Vienne.
L’Organisation des pays producteurs de pétrole, qui pompe actuellement environ 43% de la production mondiale de pétrole, a finalisé le fameux accord très attendu et ce, lors de sa 151e conférence tenue hier à Oran. Cette réduction estimée à 2,2 millions de barils/jour devra ainsi revoir à la baisse le quota de l’organisation, évalué précédemment à 27,3 mbj. Le nouveau quota officiel de l’Opep s’établit désormais à 24,845 mbj. Cette baisse de production est appelée à être effective à compter du 1er janvier 2009, selon le communiqué officiel publié à l’issue de l’entrevue. Ainsi, cette coupe que l’on qualifie de « sévère » est la troisième en quatre mois seulement. Cette réduction historique est la plus importante, faut-il le souligner, depuis l’introduction du système des quotas de production en 1982. La plus forte baisse de production, évaluée à 1,7 mbj, remonte à 1999. Mais pour tout dire, les précédentes réductions opérées à Vienne ont montré qu’elles n’ont pas eu l’effet escompté sur le marché. Ceci a conduit l’Opep à pousser le bouchon plus loin pour éviter un effondrement encore plus grave des marchés. « Nous sommes dans un environnement très dégradé », a commenté hier Chakib Khelil, président en exercice de l’Opep, à l’issue de la 151e conférence de son organisation. Sur le communiqué final de l’Opep, il est surtout mentionné qu’« après avoir étudié les perspectives du marché pétrolier, incluant les projections de l’offre et de la demande pour 2009, en particulier aux deux premiers trimestres, la conférence a relevé que le volume du brut entrant sur le marché est supérieur à la demande actuelle ». « L’impact du ralentissement économique a contribué à une destruction de la demande, entraînant un effondrement sans précédent des prix, qui ont perdu plus de 90 dollars le baril depuis juillet », lit-on également dans le même communiqué.
Le cas de la Russie
En un mot, l’Opep espère ainsi rééquilibrer le marché et freiner la chute des prix. Néanmoins, la question qui s’impose est celle de connaître la réaction des marchés à l’annonce de cette nouvelle réduction. Car, les deux dernières réductions de septembre et d’octobre, d’un volume égal à cette dernière baisse (2,2 millions de barils/jour) n’a pas eu l’effet attendu. Les prix sont passés sous la barre des 40 dollars début décembre à Londres, après avoir touché un plafond historique de près de 150 dollars le baril au mois de juillet dernier. Les experts misent sur un prix raisonnable estimé entre 70 et 80 dollars pour permettre aux pays producteurs de consolider et de relancer leurs investissements. Cela permettra aussi d’éviter le scénario de la fin des années 1990, lorsque le baril de brut était bradé à une dizaine de dollars. Néanmoins, les mêmes analystes des marchés pétroliers s’accordent à dire que la démarche de l’Opep, qui tend à stabiliser le marché, semble avoir besoin d’un soutien concret des producteurs hors cette organisation, à l’image de la Russie, du Mexique et de la Norvège. La Russie, ayant pris part à la réunion d’hier à Oran, n’a finalement pas annoncé une réduction de sa production, tel que cela avait été véhiculé. Le vice-Premier ministre russe, Igor Setchine, chargé du secteur de l’énergie, a annoncé mardi dernier ne pas exclure une baisse de « 300 000 à 320 000 b/j » si la « situation actuelle des prix continue ». De son côté, l’Azerbaïdjan s’est déclarée hier prête à couper dans son offre, de l’ordre de 300 000 b/j. La participation de la Russie s’avère n’être, au bout du compte, qu’un pétard mouillé, préférant assumer uniquement le rôle d’observateur et jouer unilatéralement loin des terrains de l’Opep. Des appréhensions ont été émises hier quant à la demande en énergie et ses éventuels impacts sur les prix. Les experts estiment la baisse de la demande mondiale entraînée par la récession économique à 200 000 b/j en 2008, et est prévue à un seuil de 500 000 b/j l’année prochaine.
Par Ali Titouche
L’Organisation des pays producteurs de pétrole, qui pompe actuellement environ 43% de la production mondiale de pétrole, a finalisé le fameux accord très attendu et ce, lors de sa 151e conférence tenue hier à Oran. Cette réduction estimée à 2,2 millions de barils/jour devra ainsi revoir à la baisse le quota de l’organisation, évalué précédemment à 27,3 mbj. Le nouveau quota officiel de l’Opep s’établit désormais à 24,845 mbj. Cette baisse de production est appelée à être effective à compter du 1er janvier 2009, selon le communiqué officiel publié à l’issue de l’entrevue. Ainsi, cette coupe que l’on qualifie de « sévère » est la troisième en quatre mois seulement. Cette réduction historique est la plus importante, faut-il le souligner, depuis l’introduction du système des quotas de production en 1982. La plus forte baisse de production, évaluée à 1,7 mbj, remonte à 1999. Mais pour tout dire, les précédentes réductions opérées à Vienne ont montré qu’elles n’ont pas eu l’effet escompté sur le marché. Ceci a conduit l’Opep à pousser le bouchon plus loin pour éviter un effondrement encore plus grave des marchés. « Nous sommes dans un environnement très dégradé », a commenté hier Chakib Khelil, président en exercice de l’Opep, à l’issue de la 151e conférence de son organisation. Sur le communiqué final de l’Opep, il est surtout mentionné qu’« après avoir étudié les perspectives du marché pétrolier, incluant les projections de l’offre et de la demande pour 2009, en particulier aux deux premiers trimestres, la conférence a relevé que le volume du brut entrant sur le marché est supérieur à la demande actuelle ». « L’impact du ralentissement économique a contribué à une destruction de la demande, entraînant un effondrement sans précédent des prix, qui ont perdu plus de 90 dollars le baril depuis juillet », lit-on également dans le même communiqué.
Le cas de la Russie
En un mot, l’Opep espère ainsi rééquilibrer le marché et freiner la chute des prix. Néanmoins, la question qui s’impose est celle de connaître la réaction des marchés à l’annonce de cette nouvelle réduction. Car, les deux dernières réductions de septembre et d’octobre, d’un volume égal à cette dernière baisse (2,2 millions de barils/jour) n’a pas eu l’effet attendu. Les prix sont passés sous la barre des 40 dollars début décembre à Londres, après avoir touché un plafond historique de près de 150 dollars le baril au mois de juillet dernier. Les experts misent sur un prix raisonnable estimé entre 70 et 80 dollars pour permettre aux pays producteurs de consolider et de relancer leurs investissements. Cela permettra aussi d’éviter le scénario de la fin des années 1990, lorsque le baril de brut était bradé à une dizaine de dollars. Néanmoins, les mêmes analystes des marchés pétroliers s’accordent à dire que la démarche de l’Opep, qui tend à stabiliser le marché, semble avoir besoin d’un soutien concret des producteurs hors cette organisation, à l’image de la Russie, du Mexique et de la Norvège. La Russie, ayant pris part à la réunion d’hier à Oran, n’a finalement pas annoncé une réduction de sa production, tel que cela avait été véhiculé. Le vice-Premier ministre russe, Igor Setchine, chargé du secteur de l’énergie, a annoncé mardi dernier ne pas exclure une baisse de « 300 000 à 320 000 b/j » si la « situation actuelle des prix continue ». De son côté, l’Azerbaïdjan s’est déclarée hier prête à couper dans son offre, de l’ordre de 300 000 b/j. La participation de la Russie s’avère n’être, au bout du compte, qu’un pétard mouillé, préférant assumer uniquement le rôle d’observateur et jouer unilatéralement loin des terrains de l’Opep. Des appréhensions ont été émises hier quant à la demande en énergie et ses éventuels impacts sur les prix. Les experts estiment la baisse de la demande mondiale entraînée par la récession économique à 200 000 b/j en 2008, et est prévue à un seuil de 500 000 b/j l’année prochaine.
Par Ali Titouche